Développement rural, sécurité alimentaire et nutrition

La Coopération Espagnole se propose comme objectif de contribuer à rendre effectif le droit de l’homme à l’alimentation, et à améliorer les conditions de vie et de sécurité alimentaire. À cet effet, d’une part, elle promeut l’accès des populations urbaines et rurales en situation de forte vulnérabilité à une alimentation appropriée et digne et, d’autre part, elle encourage les systèmes de production durables et le soutien aux petits producteurs avec une approche territoriale qui intègre la population vulnérable et tous les acteurs dans la mise en valeur du potentiel rural.

Dans le Département du Sud-est, l’AECID appuie financièrement et techniquement le Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR) avec des projets bilatéraux pour le renforcement de la pêche maritime, la relance de l’agriculture et le développement de l’aquaculture et de la pêche continentale.

De plus, la Coopération Espagnole est également présente à travers des projets et des accords exécutés par les ONGD espagnoles présentes sur le terrain, ainsi qu’à travers des programmes de Coopération triangulaire et les divers projets exécutés par les agences et organismes multilatéraux.

Liste des projets en développement rural en cours à décembre 2023  infographie_dévloppement_rural_sécurité_alimentaire.pdf 

 

ProjetS et programmes de Coopération Bilatérale :

Coopération bilatérale de l’AECID en partenariat avec le Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR) :

Renforcement de la pêche maritime:

De 2007 à nos jours. Montant: 2.255.000 euros.

Le Projet pour le Renforcement de la Pêche Maritime dans le Département du Sud-est a comme objectif l’amélioration de la situation économique des pêcheurs et marchands, l’appui aux associations pour aboutir à leur structuration et leur formation, ainsi que l’augmentation de leurs prises et l’amélioration des conditions de travail, en les rendant plus sécuritaires à travers le développement de l’ensemble du secteur de la pêche.

Le projet a déjà réalisé des processus de renforcement organisationnel à plusieurs niveaux, dispensé des formations techniques sur différents aspects des captures, sur la sécurité, les moyens et les techniques de pêche. La construction des infrastructures, telles que les Centres Communaux de Pêche Maritime (CCPM), est également financée par le projet, en vue d’aboutir à un renforcement institutionnel de l’ensemble de la filière de la pêche maritime.

Développer l’aquaculture et la pêche continentale :

De 2009 à nos jours. Montant: 790.000 euros.

Le Projet de développement de l’aquaculture et de la pêche continentale vise à améliorer la capacité nutritionnelle et augmenter le niveau de revenus des communautés rurales, à travers une élévation de la production aquacole continentale du Sud-est et le soutien aux communautés concernées par une gestion responsable, efficace et durable de leurs ressources aquicoles. Par ailleurs, il envisage des études de caractérisation et d’estimation de la biomasse, et de la capacité de production d’un ensemble d’étangs dans différentes communes, ainsi que des programmes d’ensemencement et d’exploitation des espèces les plus adéquates. Le projet inclut la construction d’infrastructures sur les lacs (barrages) ou en appui aux associations et à la filière (centres communaux), la dotation des équipements de pêche, la conservation et la commercialisation, et intègre également un volet de formation technique pour augmenter l’efficacité dans l’ensemble de la filière.

Relance de l’agriculture à Marigot:

De 2008 à nos jours. Montant: 1.600.000 euros.

Le Projet pour la Relance de l’Agriculture à Marigot a comme objectif le renforcement de la Direction Départementale de l´Agriculture dans le Sud-Est (DDASE) et l’amélioration de la sécurité alimentaire dans la commune à travers un développement agricole qui intègre la gestion des risques et désastres de manière transversale. Dans le cadre du projet, le Bureau Agricole Communal (BAC) de Marigot a été construit et équipé, dans lequel une équipe d’agronomes appuie les agriculteurs locaux pour promouvoir une agriculture durable et une meilleure gestion du foncier, et aussi promouvoir le développement des filières agroalimentaires. A souligner les activités de recherche envisageant la gestion des risques et désastres, parmi lesquelles se trouve la production de variétés des cultures locales dans le but de stocker les semences, puis permettant leur distribution après d’éventuels dégâts naturels. Cette technique permet de rendre les cultures moins vulnérables aux risques, en trouvant des cycles productifs hors saison.

Coopération multilatérale :

L'AECID contribue à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) à travers un effort de coopération au niveau international et pour cela, elle finance des initiatives de développement mises en œuvre par des organisations internationales.

Les projets les plus importants financés dans le cadre du secteur du Développement Rural et de la Lutte Contre la Faim en Haïti sont présentés ci-après: 

Sécurité alimentaire, gestion des ressources naturelles et développement local, Marigot, Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO).

De 2008 à nos jours. Montant: 1.500.000 euros.

Du fait du relief accidenté et d’une abondante pluviométrie, les sols de Marigot sont très vulnérables à l’érosion hydrique qui emporte les jardins, les animaux et les récoltes sous les regards impuissants des agriculteurs. Pour faire face à ce problème, ce projet de la FAO financé par l’AECID a priorisé les activités de conservation des sols et des eaux, ainsi que l’aménagement de micro-bassins versants, en y intégrant le système agro-sylvo-pastoral, pour permettre de renforcer et valoriser les activités productives.

Amélioration du mode de subsistance et réduction de la pauvreté à travers un renforcement des secteurs de la conservation des sols et de l’agriculture (OIM).

Démarré en 2012. Montant: 1.000.000 euros.

Des années d’exploitation et le phénomène de surpopulation ont dévasté l’environnement d’Haïti. La déforestation, une mauvaise gestion des ressources naturelles, le vieillissement des infrastructures et les cultures érosives ont contribué à la pauvreté, l’insécurité alimentaire, et ont fait croître la vulnérabilité face aux tempêtes et cyclones tropicaux. Dans ce projet, l’OIM propose de renverser le processus de dégradation environnementale, de promouvoir le développement rural, de réduire la pauvreté, d’améliorer la sécurité alimentaire et de faire redémarrer la croissance économique, au travers d’activités complémentaires de conservation des sols.

Coopération triangulaire :

La coopération triangulaire est une méthode par laquelle « un bailleur dirige son appui à un pays partenaire à travers un pays tiers – pays en développement – qui agit en qualité de chef de file (leader) dans la canalisation des ressources de plusieurs bailleurs » (Plan Directeur 2009-2012). Il s'agit d'une nouvelle approche par laquelle est établie une relation de partenariat entre les acteurs issus de trois pays: un bailleur partenaire, un pays à revenu intermédiaire qui agisse également comme un partenaire / fournisseur de coopération, et un partenaire récepteur/destinataire d'un pays moins développé.

En Haïti, dans le domaine de la sécurité alimentaire, l’AECID exécute une initiative de coopération triangulaire avec l'Argentine, qui a débuté en 2007 dans le cadre du projet Pro-Huerta, avec un budget total de plus de 166.000 euros.

Le projet Pro-Huerta vise à améliorer la sécurité alimentaire dans les sept communes d'exécution de l'initiative Araucaria XXI, un projet bilatéral de l'AECID en Haïti dont les informations peuvent être trouvées dans l’épigraphe Durabilité Environnementale, Changement Climatique et Habitat. L'objectif de Pro-Huerta est de dispenser une formation sur la réalisation d’une agriculture écologique principalement à des fins de subsistance, dite formation orientée vers les étudiants de différentes écoles à travers la formation antérieure de promoteurs de l'agriculture organique. Cette initiative prévoit également l'installation de fermes/potagers de famille, en leur fournissant des semences, des outils, et, dans certains cas, des réservoirs pour l'irrigation.

Coopération à travers des ONGD :

Les principaux projets et accords exécutés par des ONG espagnoles dans le secteur du Développement Rural et de la Lutte Contre la Faim en Haïti sont indiqués ci-après :

Solidarité Internationale

  • Amélioration des conditions de vie et sécurité alimentaire, à travers des mesures pour soutenir l'augmentation et l'amélioration de la capacité de production agricole. Département du Sud-Est. Budget: 3.200.000 euros.
  • Souveraineté alimentaire à travers l’appui à la petite production agricole et l'élevage familiale et le développement des réseaux de commercialisation. Département du Sud-Est. Budget: 1.989.750 euros.
  • Renforcement de la capacité de 230 familles de la section Bras Gauche de Bainet, afin de garantir leur droit à l'alimentation. Département du Sud-Est. Budget: 482.666 euros.

CESAL

  • Appui à la croissance économique durable et respectueuse de l’environnement dans les zones frontalières de la République Dominicaine et Haïti. Budget: 2.700.491 euros.
  • Souveraineté alimentaire à travers l’appui aux petits producteurs et à leurs associations et coopératives, et amélioration des moyens de commercialisation. Départements de l'Ouest et du Sud-Est. Budget: 1.135.000 euros.
  • Améliorer la sécurité alimentaire et l’accès à l’eau potable dans la municipalité de Fonds Verrettes, Département de l'Ouest. Budget: 349.752 euros.

Vétérinaires Sans Frontières

  • Renforcement et consolidation des unités de production de la famille dans le domaine de l’agriculture et de la foresterie ainsi que des capacités organisationnelles des petits producteurs. Département du Sud-Est. Budget: 1.139.320 euros.
  • Soutien pour la création du réseau national de production, échange et distribution de semences et de grains de variétés locales dans six départements. Budget: 899.538 euros.

Assemblée de Coopération Pour la Paix (ACPP)

  • Réduction des conditions d’insécurité alimentaire de 1625 familles de la Commune de Bainet, Département du Sud-Est. Budget: 402.735 euros.
  • Amélioration des conditions de sécurité alimentaire de 240 familles du Plateau de Seguin, Département du Sud-Est. Budget: 341.255 euros.
  • Appui à la sécurité alimentaire de 800 familles et amélioration des conditions environnementales et de l'organisation communautaire. Département du Sud-Est. Budget: 300.000 €.
  • Appui à la sécurité alimentaire, la durabilité environnementale et le renforcement organisationnel des associations de Bainet. Département du Sud-Est. Budget: 147.300 euros.

Aide, Echange et Développement (AIDA)

  • Appui au développement de l’aquaculture dans le Sud-Est, le Centre et l’Ouest d’Haïti, à travers le renforcement de la Direction de Pêche et Aquaculture. Budget: 256.300 euros.
  • Augmentation de la disponibilité de poisson de bonne qualité et à prix abordable pour la population rurale du Sud-est d'Haïti. Budget: 180.000 euros.

CIVES MUNDI

  • Amélioration de la capacité économique des familles de la zone rurale de Cayes-Jacmel, touchées par le séisme de janvier 2010. Département du Sud-Est. Budget: 361.334 euros.
  • Fruits à la frontière en combinaison avec ARAUCARIA XXI-République Dominicaine. Budget: 150.000 euros.

Terre des Hommes Suisse (THS)

  • Projet humanitaire d'amélioration de la situation nutritionnelle des enfants âgés de 0 à 5 ans et des mères enceintes et des nourrissons dans le Département du Sud. Budget: 450.000 euros.

ACTED

  • Améliorer les conditions de vie des populations vulnérables dans le Plateau Central. Budget: 388.000 euros.

Intermon Oxfam (IO)

  • Amélioration des conditions actuelles de sécurité alimentaire dans la Vallée de l’Artibonite. Budget: 156.000 euros.

 

Système agricole durable avec une approche de résilience, de chaîne de valeur et d'équité entre les sexes dans les départements de l'Ouest et du Sud-Est d'Haïti.

Commencé en 2017. Montant subventionné : 240 168 euros.

Bénéficiaire de la subvention et autres partenaires institutionnels : ONGD VETERINARIOS SIN FRONTERAS ; Tet Kolà (partenaire local) ; Directions Départementales Agricoles (DDAs) de l'Ouest et du Sud est (entités publiques liées). 
Date de fin prévue : 2019 (24 mois)
Bénéficiaires : 1500 personnes (base paysanne de Tet Koié, MPP et MPNKP).
Ce projet vise à promouvoir un système d'agriculture paysanne durable qui garantit le droit des familles, liées aux centres de semences d'Arcahahaie, de Kenscoff et de Thiotte, à une alimentation suffisante et adéquate, ainsi que le contrôle de la production et de la commercialisation de ces aliments. L'approche de la chaîne de valeur permettra d'obtenir de la valeur à chaque maillon, depuis la production dans les parcelles jusqu'au produit final, y compris l'amélioration du stockage, du traitement post-récolte et de la commercialisation. L'approche genre est transversale, l'accent étant mis sur la formation en vue d'une intégration appropriée dans les organisations de base (CBO). Les femmes sont habilitées pour l'étape de commercialisation du produit, dans des fonctions qu'elles remplissent traditionnellement et dans d'autres de plus grande responsabilité. L'approche de gestion pour la réduction des risques de catastrophe (GRRD) est incorporée pour améliorer la résilience aux événements climatiques, en mettant en œuvre des plans de résilience qui intègrent des mesures de conservation des sols et en réduisant le risque de glissements de terrain par le terrassement. Un pilier important est le renforcement de la capacité de gestion des organisations paysannes et leur impact sur les politiques publiques, cherchant ainsi la durabilité des banques de semences gérées par les centres de semences dans la zone d'intervention. 

RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DES ORGANISATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE ET DES AUTORITÉS LOCALES POUR LA PROMOTION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET INCLUSIF DE LA COMMUNE DE THIOTTE.

  • Commencé en mars 2017.
  • Montant subventionné : 300 000 euros du gouvernement régional d'Andalousie et 30 000 euros du Conseil provincial de Valladolid.
  • Bénéficiaire de la subvention et autres partenaires institutionnels : Alliance des ONGD pour la solidarité (Alliance) et CROSE (partenaire local). La municipalité de Thiotte, la Direction Départementale du Ministère de la Planification et de la Coopération Extérieure et la Direction Départementale de l'Agriculture y participent.
  • Date de fin prévue : mars 2019
  • Bénéficiaires : 3010 personnes (AL, membres de l'OCB, femmes, producteurs de café)

Le projet vise à contribuer à l'amélioration des conditions de vie des habitants de la commune de Thiotte par la promotion du développement économique et de la démocratie. A cette fin, il s'articulera autour de quatre composantes complémentaires. D'une part, les capacités des organisations de la société civile (OSC) et des autorités communautaires à promouvoir le développement local seront renforcées. En outre, il est prévu de créer des espaces de consultation entre les OSC, l'État et d'autres acteurs afin d'établir un plan pour guider les actions de développement au cours des cinq prochaines années. Troisièmement, le secteur productif, le café, moteur économique de la région, sera renforcé, en essayant de résoudre ses difficultés : productif, organisationnel et de gouvernance. Enfin, en réponse aux écarts de genre identifiés, les femmes organisées seront spécifiquement renforcées afin qu'elles puissent construire leurs propres agendas et les promouvoir dans les sphères publique et privée.