Aujourd'hui, 8 mars, nous évaluons comment l'AECID et, en particulier, les interventions du Fonds de Coopération pour l'eau et l'assainissement en Haïti, contribuent à la réalisation de l'égalité des chances entre les genres et à l'autonomisation des femmes et des filles.
Port-au-Prince, 8 mars
Le Fonds de Coopération pour l'Eau et l'Assainissement (FCAS) est un instrument de la Coopération espagnole dont l'objectif principal est d'assurer l'accès à l'eau potable et à l'assainissement aux populations les plus démunies d'Amérique latine et des Caraïbes. Le gouvernement espagnol a déboursé 791 millions d'euros de dons qui, avec les contributions des homologues locaux, ont constitué un portefeuille de 1 276 millions d'euros. En Haïti, le programme FCAS a débuté en 2012 et sa mise en œuvre se poursuit. À la fin du programme, près de 100 millions de dollars auront été investis dans l'amélioration des infrastructures d'eau et d'assainissement du pays, ainsi que dans le renforcement des capacités techniques.
Ce sont généralement les femmes qui sont chargées de fournir toute l'eau consommée dans les ménages.
Toutes les interventions réalisées dans le cadre du programme ont un impact sur la vie des femmes haïtiennes. D'une part, en ce qui concerne l'accès à l'eau, le lien entre les femmes et l'eau est indiscutable et prépondérant, ce sont pratiquement elles qui fournissent toute l'eau utilisée dans les ménages. Ils savent où se trouvent les sources d'eau et les heures d'ouverture des kiosques publics. Les femmes les collectent, les stockent et les gèrent. Ils la recyclent pour une utilisation efficace et connaissent sa qualité ; ils utilisent l'eau moins propre pour le lavage et l'irrigation, et essaient de la préserver de la contamination. Ils ont également un impact sur sa conservation et sont presque entièrement responsables de la production agricole pour l'autoconsommation, ce qui est fondamental pour la souveraineté alimentaire du pays. Plus précisément, le programme permettra de réhabiliter et d'étendre les réseaux de distribution d'eau dans 12 villes de plus de 10 000 habitants, ainsi qu'un grand nombre de systèmes dans les zones rurales. Jusqu'à présent, l'accès à l'eau a été amélioré pour environ un demi-million de personnes dans tout le pays.
Selon une étude de la DINEPA (Direction nationale de l'eau et de l'assainissement en Haïti) de 2018, 74% des filles et 46% des commerçantes ne sont pas allées à l'école ou au marché pendant leur période menstruelle.
D'autre part, en ce qui concerne l'assainissement, et spécifiquement l'assainissement dans les écoles, selon une étude de base de la DINEPA (Direction nationale de l'eau et de l'assainissement en Haïti) de 2018, 74% des filles et 46% des femmes commerçantes ne sont pas allées à l'école ou au marché pendant leur période menstruelle. Cependant, une analyse de genre menée par la Banque mondiale en 2019 a révélé un pourcentage beaucoup plus faible : seulement 9 % des filles et aucune des commerçantes ont indiqué que leurs règles ne les empêchaient pas d'aller à l'école ou au marché. À cet égard, le programme entreprendra également la construction de blocs sanitaires dans les écoles et les lieux publics afin, entre autres, de faciliter la participation des femmes et des filles dans tous les domaines de leur vie quotidienne. Jusqu'à présent, 15 blocs sanitaires ont été construits et 3 autres le seront plus tard cette année.
Grâce à son intervention en Haïti à travers les différents projets du Programme, l'AECID contribue à la réalisation des Objectifs de Développement Durable définis par les Nations Unies. Plus précisément, l'objectif 6, qui vise à assurer la disponibilité et la gestion durable de l'eau et de l'assainissement pour tous d'ici 2030. De même, la promotion de l'égalité d'accès aux services d'eau et d'assainissement contribue à la réalisation de l'objectif 5 : assurer l'égalité des sexes et l'autonomisation de toutes les femmes et les filles.
